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Alimentation 

Il convient tout d'abord de préciser que la chèvre est un animal frugal originaire d'Afrique, qui se contente d'aliments pauvres tels que les branchages, les feuilles de ronces, toutes les plantes grimpantes... Elles ne sont pas extrêmement attirées par l'herbe et ne sont pas, à ce titre, de bonnes "tondeuses".

Les granulés traditionnellement distribués et disponibles en grandes surfaces sont au mieux superflus, au pire un poison parfois mortel. Il est possible d'en donner avec grande parcimonie à des animaux convalescents, mais il s'agit bien de la seule exception ! 

Une chèvre peut être nourrie avec la verdure disponible sur son terrain, mais nécessite également un apport en foin, notamment à la mauvaise saison. Celui-ci devra être de bonne qualité, vert et sans poussière, distribué dans un râtelier ou dans un filet à foin à petites mailles (la chèvre gaspille beaucoup, elle ne mange pas ce qui est tombé au sol) et disponible à volonté. 

Cohabitations et congénères 
Habitat

La chèvre est un animal qui cohabite bien avec diverses espèces notamment les chevaux, les ânes, les poules ou encore les chiens...! Cependant, elle ne se contentera jamais de cette seule présence et il faut bien garder à l'esprit qu'elle ne pourra être épanouie qu'avec des congénères. Personnellement, je ne laisse partir une chèvre seule qu'à la condition que l'acquéreur ait déjà un représentant de l'espèce chez lui, chose dont je tiens d'ailleurs à m'assurer. 

L'abri : devra être bien isolé puisque les chèvres ne supportent ni l'humidité ni les courants d'air. La cabane devra donc être fermée sur quatre côtés.

NB : on compte 1,5 m² par chèvre miniature

La pâture : devra être très bien clôturée car la chèvre est extrêmement fugueuse. Elle saute très haut, escalade, trouve toujours la faille... et a décidément une préférence notable pour la verdure du voisin, qui est toujours plus verte... ;-) L'idéal est un grillage à mailles resserrées vers le bas et l'installation d'un ruban électrifié à 50 cm du sol pour éviter qu'elle ne déforme la clôture en s'y grattant et pour la dissuader de s'en approcher dans une optique d'escapade. 

NB : on compte 400 m² par chèvre miniature, très important puisque cela permet de pouvoir la nourrir à la belle saison et d'éviter le parasitisme. 

Santé

Plutôt rustique, la chèvre est néanmoins confrontée à quelques pathologies courantes qu'il convient d'énumérer. 

Les parasites internes : Les vers constituent le problème le plus fréquent avec les chèvres puisqu'elles y sont très sensibles et qu'il est difficile de les éviter. Cela est encore plus vrai quand on se lance dans la reproduction. Les signes d'un parasitisme digestif sont les suivants : amaigrissement, poil piqué, apparition de diarrhées... Il existe également des parasites pulmonaires que l'on remarque surtout par une toux, un affaiblissement, une anémie (visible au niveau des muqueuses), un port de tête bas. 

Il est intéressant de réaliser régulièrement des coproscopies pour traiter efficacement. Il faut également penser à alterner les molécules de manière à ne pas créer de résistances. A l'heure actuelle, les benzimidazoles semblent devenus inefficaces dans la plupart des cas à cause d'une résistance des parasites. On se rabat plutôt sur les avermectines... 

Quoi qu'il en soit, dès qu'une chèvre est malade : fièvre, amaigrissement, trouble digestif, troubles neurologiques... il faut toujours vérifier le parasitisme en première intention. 

Coccidiose : La coccidiose peut être aigüe ou chronique, elle consiste en un développement de coccidies (des protistes naturellement présents dans l'intestin des animaux) et entraîne notamment des problèmes digestifs. En cas de coccidiose chronique on observera un ralentissement de la croissance, potentiellement une maigreur, de l'anémie. Lors d'une coccidiose aigüe, on observe un fort abattement, une maigreur et une diarrhée assez importante. Toutefois, il arrive que certains animaux en meurent sans déclarer de symptômes très visibles. C'est une maladie des jeunes qui s'immunisent vers 12-18 mois. Les adultes peuvent également en souffrir, mais cela reste exceptionnel. La prévention réside dans l'hygiène des bâtiments et dans la surface des pâtures. La présence de coccidiose peut être vérifiée par un examen coproscopique (analyse des selles) et être soignée par administration d'un anticoccidien (vecoxan ou antibiotique à base de sulfamides). 

Affections cutanées et parasites externes : Les poux, la gale et la teigne sont des choses rencontrées plus ou moins fréquemment chez la chèvre. 

Les poux : se remarquent d'abord par une modification du poil qui devient rêche et gras. On peut également observer des zones de grattage qui se retrouvent à nu. Les poux ne se transmettent pas à l'homme puisque chaque espèce a les siens ; ce sont de petits insectes orangés. C'est un parasite ultra fréquent chez les chèvres, on les rencontre presque à chaque fin d'hiver/début de printemps. 

La gale : le plus souvent auriculaire, elle forme des croûtes, souvent sèches, dans les oreilles. 

La teigne : n'atteint généralement que les animaux les plus faibles du troupeau, cela forme des zones importantes de perte de poils dissymétriques. 

La fourbure : Atteinte assez peu répandue pouvant évoluer jusqu'au décès de l'animal, a fortiori si le problème est mal compris et mal traité. Comme chez le cheval, la fourbure est caractérisée par une inflammation et une congestion du sabot. Elle est souvent due à une mauvaise alimentation et notamment à une ingestion de granulés fréquente et importante. L'animal se mettra à boiter successivement de chaque membre, à marcher sur des oeufs et à passer beaucoup de temps couché. C'est une maladie métabolique qui peut être fatale si l'alimentation n'est pas immédiatement changée, et c'est dans l'abandon des granulés que résidera la guérison. Pour aider l'animal, il est également possible de lui fournir des anti-inflammatoires (de façon ponctuelle et modérée) afin que ses soucis de déplacement n'entraînent pas d'effets secondaires et des complications (ex : problèmes de transit...). 

Entérotoxémie : Généralement caractérisée par un décès subit, cette pathologie se retrouve assez peu fréquemment chez les chèvres et elle est causée par un déséquilibre digestif important (ex : mise à l'herbe, surconsommation de granulés...). L'évolution de la maladie dure quelques heures et cause généralement le décès de l'animal quel que soit son état. Il s'agit d'une maladie bactérienne causée par les Clostridies. On peut vacciner les animaux contre cette maladie, mais le vaccin n'est pas bien adapté aux chèvres et leur immunité sera de très courte durée. Il est plus efficace de prendre soin de leur alimentation et de leur parasitisme. 

Acidose : Maladie métabolique due à un déséquilibre digestif entraînant une baisse du PH et une surproduction d'acide lactique. Cette maladie est due à un excès de glucides ou à une proportion de concentrés trop importante par rapport au fourrage. L'acidose aigüe provoque de fortes douleurs abdominales et un arrêt de la rumination. La chèvre est prostrée et la mort est une issue possible. Pour la sauver, il faudra lui donner du bicarbonate pour son effet tampon ou l'emmener chez le vétérinaire si son état est trop mauvais. 

Alcalose : Phénomène inverse de l'acidose, il s'agit d'une augmentation du PH due à une accumulation d'ammoniac dans le rumen. Les symptômes sont similaires à ceux de l'acidose. L'apport d'eau vinaigrée et de propionate de soude réduisent le phénomène. 

Météorisation : Accumulation de gaz dans la panse due à la fermentation des aliments ingérés. La vinaigrette est particulièrement conseillée dans ce cas, le vinaigre aidera à faire repartir la rumination et l'huile à évacuer les gaz. 

Cétose (toxémie de gestation) : Intoxication due à l'accumulations de corps cétoniques résultant de la transformation des graisses corporelles par le foie lorsque le glucose sanguin manque. Elle affecte surtout la chèvre en fin de gestation. Une alimentation adaptée et suffisante suffira à limiter grandement les risques de cétose chez la chèvre gestante. Pour aider une chèvre atteinte, on donnera du polypropylène glycol jusqu'à la fin de la gestation et les jours suivant la mise bas. L'issue peut être mortelle. 

Tétanos : Une neurotoxine produite par la bactérie Clostridium tetani provoque le tétanos. La maladie n’est pas contagieuse, mais tous les mammifères et l’homme y sont sensibles.

CAEVLe CAEV est un virus exclusivement caprin proche de celui du Maedi Visna chez le mouton ou du VIH chez l'homme. On observe l'apparition de mammites et d'arthrites chroniques provoquant des boiteries voire l'immobilisation complète de l'animal en fin de maladie. Cette maladie touche toutes les articulations. Elle est aussi appelée "gros genou", c'est une caractéristique qui permet de mettre en évidence la présence de la pathologie. Plutôt fréquent en élevage laitier, le CAEV est très rare chez les miniatures. 

Paratuberculose : C'est une maladie induite par une micobactérie et provoquant une entérite chez l'animal adulte conduisant au décès. Les principaux symptômes sont une diarrhée chronique accompagnée d'un fort amaigrissement. La muqueuse de l'iléon s'épaissit fortement, ce qui engendre une perturbation du métabolisme protéique. Un animal porteur n'en exprime pas forcément les symptômes, généralement elle s'exprime à la suite d'un stress (mise bas, problèmes de santé, changements quelconques...) entre 2 et 5 ans. Cette maladie ne comporte aucun traitement et conduit à la mort. La contamination se fait chez le jeune chevreau mis en contact avec des animaux excréteurs. Elle est très fréquente en élevage laitier, beaucoup moins chez les miniatures. 

Fièvre Q : Induite par la bactérie Coxiella Burnetii très résistante aux désinfectants et pouvant survivre jusqu'à plusieurs mois dans l'environnement. La Fièvre Q est transmise par les écoulements vaginaux, le lait, les morsures de tiques, les écoulements oculaires, les fécès et les urines. Elle se traduit principalement par des difficultés de reproduction : avortements, rétentions placentaires, métrites, infertilité, nouveaux-nés chétifs et chute de la production laitière. Les signes cliniques sont réduits grâce à la vaccination des animaux. 

Chlamydiose : Ressemblant à la fièvre Q, la chlamydiose est également une zoonose bactérienne responsable de troubles reproductifs chez les mammifères. Les symptômes sont très similaires : environ 50 % d'avortements dans un troupeau, plutôt en fin de gestation, rétentions placentaires, métrites, vaginites, écoulements génitaux de couleur foncée. Les mâles comme les femelles peuvent en être porteurs, sans forcément exprimer les symptômes. La transmission se fait également par les urines, les fécès, les aliments et eaux mises en contact avec les avortons ou les fluides de mise bas. La bactérie peut être décelée grâce à l'analyse par prise de sang ou prélèvement d'avorton. Tout comme pour la fièvre Q, un vaccin est disponible afin de limiter les symptômes de la maladie. 

Brucellose : Fameuse brucellose qui a fait trembler les éleveurs... En France, c'est une maladie à déclaration obligatoire qui entraîne l'abattage de tout troupeau contenant un ou plusieurs animaux positifs. C'est la raison pour laquelle chaque cheptel doit faire l'objet d'une prophylaxie régulièrement. Actuellement, la France en est indemne. Les symptômes sont assez similaires à ceux de la Fièvre Q et de la Chlamydiose, elle entraîne chez les animaux des troubles de la reproduction. La maladie entraîne donc de fortes résonances économiques et elle est plus dangereuse pour l'homme. 

Pasteurellose : La pasteurellose provoque des troubles respiratoires : toux, écoulement nasal, fièvre, pneumonie... C'est une maladie pouvant entraîner le décès de l'animal. Elle est provoquée par une bactérie spécifique (pasteurella) et peut être détectée par prélèvement ainsi que prévenue par l'administration d'un vaccin. Toutefois, d'autres bactéries peuvent être responsables de symptômes similaires... La bonne raison de les identifier sera surtout de pouvoir trouver un antibiotique propice à éradiquer la bactérie. 

Ecthyma : Maladie très contagieuse caractérisée par la présence de petits pustules autour des naseaux et de la bouche des animaux. Généralement la maladie sur des adultes n'entraîne aucune complication et n'est contractée qu'une seule fois (un petit peu comme notre varicelle). Sa gestion peut être plus compliquée sur les jeunes animaux chez lesquels la maladie prend exceptionnellement des proportions plus importantes et aussi lorsque la mère est touchée au niveau du pis puisqu'elle peut parfois refuser de nourrir son chevreau à cause de la douleur engendrée. Un vaccin est disponible pour lutter contre la maladie chez les nouveaux animaux (le germe peut rester dans l'environnement pendant longtemps). 

Chevreau mou : Causée par une carence en sélénium, cette maladie entraine une grande faiblesse chez les jeunes âgés de quelques jours. Ils auront de grandes difficultés à se déplacer et finiront par rester couchés, l'évolution pouvant entraîner la mort si du sélénium n'est pas administré par l'éleveur. 

Colibacillose : Cette maladie est l'une des premières que l'animal peut rencontrer au cours de sa vie, elle touche en effet les nouveaux nés à partir de la naissance et jusqu'à 5 jours. Il en existe plusieurs formes dont une forme caractérisée par une diarrhée de couleur jaune intense  et liquide (très malodorante) et une forme caractérisée par des filets de bave dans la bouche. L'évolution peut être mortelle si l'éleveur d'administre pas un antibiotique actif contre les colibacilles. La maladie se soigne très facilement si elle est prise à temps mais l'éleveur doit être attentif aux semaines suivantes parce les chevreaux atteints seront susceptibles de connaître quelques troubles digestifs (ex : présence de mucus dans les selles, problèmes urinaires...). 

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