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Les besoins du lapin nain de compagnie

Très investie auprès de mes animaux, je m'occupe de mes lapins depuis l'enfance. En ayant commencé à les élever en 2015, je me suis beaucoup questionnée sur la meilleure façon de les détenir, je les ai beaucoup observés et j'ai beaucoup lu. N'en déplaise aux grandes enseignes, un lapin n'est pas à sa place dans une cage... Voici donc un petit récapitulatif des choses à connaître pour adopter cet animal, et pour adopter dans mon élevage en particulier. Si je fais naître des lapereaux, c'est pour qu'ils aient la plus belle des vies... ces quelques points font donc partie de mes conditions d'adoption, vous devrez les respecter pour adopter un petit made in Nature Hé'laine ! 

HABITAT

Les lapins sont des animaux de proie très actifs, taillés pour la course. Dans la nature, la surface de leur territoire peut varier de 1600 à 6700 m² , une cage aussi grande soit elle est donc inadaptée. Elle est inspirée des clapiers classiques en béton, conçus pour loger des lapins à l'engraissement. La vision de l'animal dans ce type d'élevage n'a rien à voir avec celle que l'on a d'un animal de compagnie. 

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Il existe plusieurs façons d'imaginer l'habitat du lapin domestique : 

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- A l'intérieur de votre maison : 

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Dans l’objectif de faire vivre votre lapereau en liberté chez vous, vous pourrez vous aider dans un premier temps d’un enclos d’éducation. Cela permet de restreindre le territoire du lapereau tout en lui accordant assez de place pour qu’il soit à l’aise. Dans un premier temps, le lapereau devra rester plutôt proche de sa litière afin qu’il l’utilise au maximum. Si vous lui laissez tout de suite l’accès à un grand espace, il risquera de trouver des alternatives : le canapé, un tapis, un paillasson… tout ce qui absorbe et qui se trouve proche de lui ! Une fois qu’il aura compris à quoi sert sa litière, il pourra sortir progressivement de son enclos. Toutefois, il risquera de marquer son territoire entre l’apparition de la puberté (vers trois-quatre mois) et la stérilisation (vers six mois), vous ne pourrez rien faire d’autre que prendre votre mal en patience pendant ce temps-là. Certains lapereaux sont plus précoces que d’autres, certains ne marqueront jamais leur territoire… Cela dépend des individus et de leur taux d’hormones. 

 

L’environnement de votre lapereau devra être sécurisé, vous devrez notamment veiller à ce que les câbles électriques et les plantes d’intérieur soient hors de sa portée. Pour protéger les câbles qui ne pourraient pas être cachés par un meuble ou mis en hauteur, vous pouvez mettre des gaines. Les lapins sont assez curieusement attirés par les fils électriques, le danger est donc réel. 

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- A l'extérieur, dans votre jardin : 

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A l’élevage, nos lapines vivent à l’extérieur, dans un grand enclos d’environ 75m² et bénéficient d’une partie de la bergerie puisque 25m² leur sont dédiés. Elles cohabitent toutes ensemble et même si nous pouvons observer quelques tensions de temps à autre, elles semblent beaucoup apprécier ce mode de vie. Les mâles quant à eux sont isolés dans de grandes cages ou boxes avec un accès quotidien à un grand parc extérieur, dans lequel ils se retrouvent entre mâles. Il est ainsi possible de faire vivre votre lapin en dehors de la maison à condition d’avoir des installations adaptées et sécurisées. En effet, le lapin creuse très vite et très facilement, leur clôture devra donc être enterrée dans le sol d’au moins 20 cm. C’est aussi un animal de proie très vulnérable qui peut être victime des chiens, renards, martres, fouines, buses… La clôture devra donc être assez haute, et il est aussi possible d’ajouter un filet au dessus du parc pour dissuader les rapaces. 

Les lapins doivent être rentrés chaque nuit pour cette même raison. Veillez cependant à ce que l’espace de la cabane soit assez grand, puisque les lapins sont plutôt des animaux nocturnes, ils pourraient se battre très méchamment si la surface était réduite. 

 

La vie à l’extérieur comporte certains avantages puisque vous n’aurez plus à l’éduquer à la propreté ou au respect de votre intérieur. Il aura également la possibilité de creuser, de grignoter de l’herbe toute la journée… Il est certain que cela lui plaira ! 

Cependant, le lapin sera beaucoup moins proche de vous s’il vit dehors. Pour nouer une relation forte avec son adoptant, le lapin doit pouvoir partager son environnement et le côtoyer plusieurs heures par jour. Il comprend alors que vous n’êtes pas un danger et les interactions plus nombreuses au fil de la journée participent à le rendre plus curieux et plus câlin. 

Il faut également rappeler qu’en vivant sur une surface d’herbe plus ou moins grande, le lapin sera davantage sujet au parasitisme. Il faudra veiller à le vermifuger régulièrement, notamment contre l’encéphalitozoonose qui est dangereuse, plutôt fréquente et mortelle lorsqu’elle n’est pas soignée à temps. 

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Remarque : Les lapins vivant en partie dans des terriers, nous avons choisi de les faire vivre sur de la terre battue afin qu'ils puissent creuser autant qu'ils le souhaitent...

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ALIMENTATION

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Attention, beaucoup d'aliments industriels doivent être évités absolument : céréales, mélanges inter-espèce, pain, pierre à minéraux, barres friandises... 

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La base de l'alimentation d'un herbivore, c'est l'herbe/le foin. Les lapins doivent en bénéficier à volonté, ils vont en grignoter toute la journée, ce qui garantit un bon transit intestinal ainsi qu'une usure normale des dents. 

Les granulés, loin d'être indispensables à la belle saison, doivent être spécifiques aux lapins et ne pas contenir de mélanges de graines, on les choisit uniformes pour que le lapin ne trie pas ses aliments et ne souffre pas de déséquilibres alimentaires.

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Pour diversifier son alimentation et, éventuellement, limiter les granulés, il est possible de donner toutes sortes de plantes et légumes à votre lapin. Les fruits peuvent également être distribués mais uniquement en petites quantités en tant que friandise.

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Voici la composition à rechercher concernant les granulés : 

Fibres : 18-22 % (plus il y en a, mieux c'est) 

Protéines : 12-14 % 

Calcium : 0,5-1 % 

Phosphore : 0,2-0,8 % 

Graisses : 1-4 % 

Vit A : 6000-10000 IU/kg 

Vit D : 800-1200 IU/kg

Vit E : 40-70 mg/kg 

Ici , nous utilisons les granulés crispy pellets de la marque versele laga, ils ont un rapport qualité/prix très correct. C'est très difficile de trouver un produit adapté à un élevage de lapins de compagnie... Il y a d'un côté les granulés pleins de céréales utilisés pour les lapins de ferme, vendus en gros formats.. et d'un autre côté les granulés plus ou moins qualitatifs vendus pour le lapin unique de la famille, en très petits conditionnements et à prix d'or ! 

COHABITATION ET CONGENERES 

Le lapin est un animal grégaire, cela signifie qu'il vit naturellement en communauté. De nombreuses autres espèces sont dites grégaires : le cheval, le chien, la chèvre, le mouton, le cochon d'Inde... et même l'humain ! Toutes ces espèces forment des groupes très structurés et les communications entre congénères font partie intégrante de leur vie. L'observation des congénères est alors permanente et elle permet la survie de l'individu, notamment lorsque l'individu en question est un animal de proie. En effet, les réactions de peur et les émotions sont très contagieuses au sein d'un groupe, et un individu ayant repéré un danger va transmettre l'information à ses congénères via de multiples signaux comportementaux. Les animaux grégaires sont en permanence "inter-connectés" ; le mimétisme jouant un rôle énorme pour ces animaux au quotidien. Je l'ai maintes fois observé avec mon propre groupe de lapins, que ce soit par l'introduction d'un danger, d'une nourriture ou encore d'un objet insolite... 

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Cette relation à leurs congénères est tellement ancrée en eux, qu'il me parait cruel de ne pas la respecter en leur permettant d'en profiter. On parle souvent d'ennui, pour moi c'est un vrai euphémisme... la présence de congénères leur sert, tout comme à nous-mêmes, de baromètre, de sécurité, de présence, de chaleur. C'est irremplaçable, ni vous ni aucune autre espèce animale (chien, chat, cochon d'Inde...) ne pourra servir de congénère à un animal grégaire, qu'il s'agisse d'un lapin, d'un cheval ou encore d'un cochon. Nous pouvons faire la comparaison avec l'humain et son chien : même si une personne adore son chien et le garde avec elle 24h/24, elle ne sera jamais épanouie sans un contact quotidien avec d'autres humains. 

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Se tenir chaud... 

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Liens familiaux perdurant toute la vie (de bas en haut : Daphné l'arrière grand mère, Fuji, la mère, Akemi, la grand mère, Raku, "l'oncle" et Tori, la fille) 

Siestes partagées

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Mimétisme

SANTE ET SOINS 

Le lapin est un animal domestique pour lequel il existe un véritable clivage, qui m'est personnellement très problématique. En effet, c'est un animal extrêmement répandu dans notre pays, à la fois en tant qu'animal de rente et en tant qu'animal de compagnie. C'est un animal que de très nombreuses personnes élevaient et tuaient dans les campagnes il y a quelques dizaines d'années, et même si ceci tend à se raréfier, c'est toujours d'actualité. C'est aussi un animal qui s'est très fortement imposé dans nos foyers durant ces dernières décennies, on compterait environ 600 000 lapins de compagnie dans les foyers français. Il s'agit là de deux objectifs que tout oppose : la conception et l'approche de l'animal, les méthodes d'élevage mais aussi de soin, d'alimentation, d'hébergement... En tant qu'éleveur, il est très difficile d'élever des lapins de compagnie puisque nous devons nous éloigner des méthodes traditionnelles sans pouvoir coller à 100 % au modèle moderne consistant à avoir un lapin en liberté dans son salon. Les vétérinaires ruraux ne proposent pas toujours les bonnes solutions pour des animaux de compagnie, et les vétérinaires de ville ne proposent pas toujours les bonnes solutions non plus pour des animaux d'élevage. Il est très difficile de trouver le juste milieu... 
De plus, cela reste un animal relativement mal soigné par les vétérinaires... le nombre d'erreurs de diagnostics, d'euthanasies abusives et de méconnaissances non avouées (jusqu'à ignorer les constantes biologiques de l'espèce) que l'on me fait parvenir chaque année, ne serait ce que pour les lapereaux que je vends, est affligeant. Il est nécessaire de faire un travail d'observation et de recherche par soi-même, et de travailler main dans la main avec les vétérinaires sans s'y fier à 100%
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Quelques grands points concernant les soins courants apportés au lapin : 

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- La stérilisation

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La stérilisation est conseillée, c’est important lorsque l’on veut conserver la propreté de son lapin. C’est également nécessaire pour les lapines qui développent très souvent des cancers de l’utérus passé l’âge de quatre ans, il s’agirait en effet de 80% des lapines domestiques. Certes, cette opération est un peu onéreuse pour une femelle puisqu’il faut compter en moyenne 150€, mais il ne faut bien sûr pas s’imaginer que le coût d’un lapin se résume à son prix d’achat… Les frais vétérinaires seront possiblement nombreux et conséquents si vous êtes décidé à faire votre maximum pour lui. La stérilisation est vivement recommandée également pour limiter le comportement agressif envers les individus de même sexe, elle facilite la cohabitation entre congénères. 

 

Cette opération se pratique couramment et ne comporte pas de risques plus élevés que pour une autre espèce. L’anesthésie demeure délicate, elle doit être gazeuse. Renseignez vous chez votre vétérinaire en âmont, il doit avoir l’habitude de pratiquer la stérilisation du lapin et anesthésier de la bonne manière. Le réveil peut être un peu compliqué également, il faut que le lapin soit bien accompagné à la clinique pour éviter qu’il ne se blesse. Vous devrez quant à vous surveiller que votre lapin se ré-alimente rapidement. En cas de prostration et de refus de s’alimenter vous devrez gérer sa douleur en continuant l’administration des anti-inflammatoires donnés par le vétérinaire et en gavant votre lapin avec une poudre à réhydrater (ex : critical care). Il faudra surveiller la plaie et vérifier que votre lapin n’arrache pas ses fils puisque ceux-ci ne portent pas de colerette. Certains vétérinaires utilisent une souture intradermique pour limiter les risques d’arrachage. 

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- La vaccination : 

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Il existe plusieurs maladies contre lesquelles les lapins peuvent être vaccinés, certaines étant mortelles et incurables. Il s’agit du virus hémorragique (VHD), de son variant (VHD 2), de la pasteurellose et de la myxomatose. 

VHD 1 : Connu depuis des décennies, il fait des ravages puisqu’il peut tuer un grand nombre de lapins en quelques heures/quelques jours. Foudroyant, le lapin est bien souvent retrouvé mort sans avoir exprimé de symptômes. Ce virus est responsable d’une hépatite nécrosante et d’une coagulation intravasculaire disséminée. La vaccination est assez répandue, le virus est donc assez peu fréquent. Cependant il est encore présent et extrêmement dangereux. 

VHD 2 : Le virus variant est beaucoup plus récent puisqu’il est apparu il y a une dizaine d’années. Il est insidieux, tue moins massivement et moins rapidement. Les lapins présentent un amaigrissement et des paralysies, parfois ils meurent également plus rapidement et sans symptômes. Mes lapins ont contracté ce virus en 2016, je n’en avais alors que sept mais cinq d’entre eux sont morts en quelques semaines. Le virus n’était pas encore très connu et les vaccins étaient très peu pratiqués par les vétérinaires… C’est actuellement le virus le plus dangereux et le plus répandu, il est donc impératif de vacciner vos lapins contre celui-ci. 

Myxomatose : Répandue par l’intermédiaire des insectes, cette maladie est plus répandue dans le sud de la France. Nous n’avons jamais vu de cas dans notre région, et les effets secondaires des vaccins sont assez nombreux, c’est la raison pour laquelle nous ne vaccinons pas nos lapins contre ce virus. Cependant, cette maladie provoquant des nodules sur le corps et surtout sur la tête du lapin, est également très impressionnante et mortelle. 

Nos lapins partent vaccinés au Filavac, un vaccin protégeant l’animal contre les deux souches du virus hémorragique. Ce vaccin est aujourd’hui largement utilisé, ne provoque pas d’effet secondaire fréquent ou important et semble très efficace. Son rappel est annuel. 

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