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PHILOSOPHIE D'ELEVEUSE

Elever des chèvres miniatures de compagnie est une activité, pour sûr, non conventionnelle et même assez marginale. Cela donne lieu à de nombreux apprentissages par essais erreurs mais aussi à beaucoup de réflexions et de remises en question. 

Herbivore, animal de proie, élevé pour ses qualités laitières et bouchères, la chèvre n'est de prime abord pas considérée comme un compagnon du quotidien. On a appris à réduire notre empathie et notre considération à son égard. Mon rôle, en tant qu'éleveuse, est tout d'abord de renverser cette idée première et de faire découvrir cet animal sous un nouveau jour, avec pour conviction que la plupart des mammifères sont capables de devenir de réels animaux de compagnie, à l'égal des chiens et des chats. 

Elever ces chèvres, c'est lutter contre la dissonance cognitive à laquelle la société et l'industrialisation nous ont habitués. 

​Cette réflexion mène à certaines conséquences et notamment au respect que l'on voue généralement aux espèces dites de compagnie. L'approfondissement des soins vétérinaires notamment, dont la chèvre est très souvent dépourvue en raison de la méconnaissance des vétérinaires, de la place secondaire que les particuliers lui accordent, et du refus constant par les cliniques de la prendre en charge. 

Personnellement, je n'hésite pas à pousser les soins jusqu'au bout, même lorsque les factures s'élèvent à plusieurs centaines d'euros et que je dois faire plusieurs heures de route afin de trouver un vétérinaire volontaire. 

La longévité d'un animal de compagnie étant souhaitée la plus longue possible, il est nécessaire également de dépister toutes les maladies courantes qui réduisent naturellement la durée de vie des chèvres alpines et saanens élevées pour le lait et la viande. Ces dernières ne mourant pas de leur belle mort, ce facteur est parfois moins important et donc moins contrôlé par leurs éleveurs. Pour ma part, j'estime qu'accepter la paratuberculose ou le CAEV (entre autres) en élevage de compagnie n'a aucun sens. Les dépistages sont peu fiables, coûteux et doivent être répété de nombreuses fois au fil des ans, néanmoins c'est un engagement auquel je tiens. 

Enfin, le tarif d'une chèvre de compagnie ne peut et ne doit pas être égal à celui d'une chèvre de rente, puisqu'il serait autrement calculé en fonction de la valeur bouchère ! Excusez-moi, mais je ne calculerai jamais le prix de mes animaux en fonction du prix de la viande, cela n'a aucun sens puisqu'ils ne sont pas voués à être consommés..

Y mettre les soins, l'investissement, l'alimentation et les infrastructures nécessaires, cela a un coût qui doit se répercuter sur le prix des chevreaux vendus afin de parvenir à l'équilibre financier de l'activité d'élevage. 

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